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Remarques et réflexions
10 septembre 2010

attachement et cicactrices d'enfance

Johnny donne dans le JDD une interview que je trouve poignante. Je n'aime pas tout ce que fait Johnny, je ne suis pas un de ses fans, malgré tout, j'ai un profond respect pour l'homme et l'artiste. On n'aime ou on n'aime pas ce qu'il fait, peu importe. C'est un musicien, qui au fil des années a construit une oeuvre. Chapeau !

Dans cet interview, il raconte ce qui a dû être une souffrance d'enfant très profonde. Il l'a surmontée, mais dans les moments les plus durs, la mémoire remonte...

[...]A l’hôpital, mon état a continué d’empirer. Dans la nuit, on m’a donné de la morphine. Le médecin m’a raconté que j’avais appelé mon père toute la nuit. “Papa, viens me chercher. Papa…” C’est étonnant. Tu connais mes rapports avec mon père. Il m’a laissé tomber quand j’avais 6 mois. Ma mère était mannequin cabine chez Lanvin. Elle travaillait toute la journée. Un soir, elle est rentrée chez nous, rue Clauzel, dans le 9e, et m’a trouvé seul, simplement protégé par une couverture, sur le plancher. Mon père avait vendu mon berceau, ses tickets d’alimentation, et il était parti avec la crémière du quartier.                                                        

Je n’ai plus entendu parler de lui jusqu’au jour où, pendant mon service militaire, en Allemagne, un officier m’appelle: “Smet, votre père est là, devant la porte de la caserne, allez le saluer, c’est un ordre.” Je sors, je vois un monsieur avec un Borsalino et un long manteau. Il s’avance, me serre dans ses bras et sort de son manteau un ours en peluche. A ce moment-là, des photographes apparaissent et photographient la scène. Mon père avait été payé pour cette mise en scène. C’était un vagabond, alcoolique, il vivait à l’Armée du Salut. Je lui ai acheté une garde-robe complète, je lui ai trouvé un appartement. Il a essayé de revendre ce que je lui avais acheté et a mis le feu à l’appartement où je l’avais installé pour retourner à l’Armée du Salut. Pourquoi dans mon délire ai-je appelé mon père? Peut-être parce que j’ai pensé à la personne qui m’a le plus manqué. Le docteur a aussitôt prévenu Laeticia: “He is calling his father.” J’aurais pu appeler ma mère qui a passé les dernières années de sa vie près de moi, à Marnes, mais non, c’est lui que j’appelais: 'Papa, viens me chercher.'

 

Lorsque la souffrance est trop grande, pour continuer à vivre et ne pas laisser la souffrance vous terrasser, on n'a d'autre choix que d'essayer de l'enfouir . Mais le peut on vraiment totalement ?

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