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Remarques et réflexions
29 septembre 2009

Peut on critiquer la psychanalyse ?

Je suis frappé par la violence du débat dès qu'il s'agit de psychanalyse, et le langage agressif qu'il véhicule dans ses débats. "assassinat manqué", "pourquoi tant de haine ?" écrit Roudinesco. Le ton du commentaire sur mon post critiquant l'ouvrage de Madame Aflalo en est un autre exemple. On projette sur le critique des envies de meurtres, de la haine, du libéralisme, la volonté d'anéantir les psychanalystes...quand on lit la prose des critiques de la psychanalyse eux mêmes, on ne trouve pas cette violence.

La violence de la réaction des psychanalystes à la critique s'explique peut être parce qu'en restant sur le domaine strict de la psychologie, de la psychiatrie,  et des approches térapeuthiques les plus efficaces les psychanalystes vont vite être à court d'arguments. D'où la volonté de faire supprimer le rapport de l'INSERM de 2004 qui concluait à la relative inefficacité de la psychanalyse. La méthode est là encore, violente.

Pourquoi ne pas tolérer le discours de celui qui est en désaccord ? pourquoi vouloir le faire taire à tout prix, en utilisant une surenchère dans la violence verbale qui laisse perplexe. Pourtant la violence et la vindicte ne font taire que très temporairement si jamais elles font taire. Se mettre en colère n'élimine pas un comportement à faire disparaître.

Mais quels conseils donner aux psychanalystes pour que la critique s'atténue, devienne épisodique ? Si cela dérange, comment faire disparaître la critique ? comment faire taire les critiques ? La réponse instinctive de la violence verbale ne marche pas, les études le montrent ainsi que j'ai pu le dire dans des articles passés. Mais comme toujours, lorsque la violence ne marche pas le réflexe est la surenchère, qui ne marche pas plus. Cette surenchère nous l'avons vue avec "l'anti livre noir de la psychanalyse" qui n'a pas réfuté les critiques de la psychanalyse mais attaqué les TCC (Thérapies Cognitives et Comportementalistes) pour qu'elles cessent. Il s'agissait de leur clouer le bec. Evidemment cela n'a convaincu que les thuriféraires du courant freudien et lacanien.

Quelles conclusions en tirer ? En particulier, l'approche behavioriste ou de TCC serait elle la racine du problème ? Si elle ne se soucie que de manipuler, dresser les êtres humains indépendamment de leur psychisme, de leur moi et de leur intériorité, les traitant comme des machines, alors oui, sa critique s'invalide d'elle même. Elle perdrait tout droit à critiquer. Mais justement, le behaviorisme n'est pas cela. Il ne peut pas dresser les humains contre les psychanalystes. Cela ne marche pas comme cela. La critique de la psychanalyste n'est ni cognitiviste, ni behavioriste ni libérale, mais simplement une question quant à l'efficacité thérapeutique, qui doit être évaluée. Quoi que veuillent bien en dire certains (pas tous) psychanalystes, il s'agit bien de soulager la souffrance. 

Savoir si on est psychanalyste, cognitiviste ou behavioriste est totalement secondaire. La psychologie n'est pas un champ de bataille idéologique, et ne doit pas le devenir, malgré les tentatives répétées des psychanalystes.

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