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Remarques et réflexions
16 septembre 2008

le capitalisme moderne c'est la privatisation des profits et la nationalisation des pertes ?

La crise actuelle est grave, la disparition de Lehman Bros et peut être demain 17 septembre de AIG le premier assureur américain aura des conséquences que personne ne peut aujourd'hui prédire. Le modèle financier qui a prévalu depuis presque 10 ans est caduque, et pas viable sur le long terme. Il va se rééquilibrer, et changer, évoluer, s'adapter d'une façon dont il est trop tôt pour parler.

Le signe de la gravité de la situation se voit surtout à l'intervention répétée, jusque récemment, de la FED et du Trésor américain. Rendons nous bien compte : les Etats Unis d'Amérique sont gouvernés par les républicains, par les chantres du libéralisme absolu de l'économie, par la confiance dans la capacité du marché à s'autoréguler. Dans cette vision de l'économie, les excès du marché s'auto corrigent et le marché retrouve un équilibre de lui même, dans l'intérêt de tous. La meilleure chose qu'aurait à faire l'Etat serait surtout de ne pas s'en mêler. Or, qu'avons nous vu depuis le printemps dernier ?

La crise de liquidité interbancaire s'intalle aux USA mais également en europe ou en Grande Bretagne. Bernanke facilite l'accès aux fed funds (monnaie centrale offerte aux banques) afin d'éviter les faillites, tant en ouvrant les possibilités de refinancement aux banques d'affaires mais également en abaissant les exigences de qualité des collatéraux donnés à la FED en garantie. Northern Rocks est nationalisée en Grande Bretagne après que nous avons vu les files de déposants attendant sur le trottoir l'accès aux guichets pour récupérer leurs dépots. Bear Sterns a été sauvée in extremis par JP Morgan (une autre banque) mais également et surtout grace à l'action de la FED qui a garanti certains actifs et par conséquent fera supporter des pertes de plusieurs milliards de dollars au contribuable américain. Ce fut ensuite le sauvetage des deux agences historiques de crédits hypothécaires aux USA : Freddie Mac et Fannie Mae. Leur nationalisation de fait signifie là encore que le contribuable américain paiera les pertes au fur et à mesure qu'elles sortiront des placards.

Des pertes ? Il y a encore à prendre. Les estimations vont bon train, mais le consensus s'établit aujourd'hui aux alentours de 150 milliards de dollars. Tout n'est pas dans les comptes. La faillit de lehman Bros marque un tournant dans la crise : Hank Paulson, secrétaire du Trésor, a refusé de sauver la banque, et refuse de sauver AIG (premier assureur crédit aux USA) qui risque de tomber demain. Ce qu'il a accepté de faire pour Bear Sterns, Freddie MAc et Fannie Mae, il ne l'a pas fait pour Lehman. A t'il eu raison ? personne n'aura jamais de certitudes.

En tout état de cause, cette crise pose un problème majeur : les profits et bonus, salaires et autres furent astronomiques pour les stars de la finance. Tous les beaux esprits se sont précipités sur ce filon pour en tirer le maximum de profit personnel. Fort bien, mais alors pourquoi faire porter les pertes par le contribuable ? Le capitalisme financier moderne se résumerait il à la privatisation des profits et la nationalisation des pertes ? Les petits génies de la finance n'ont pas perdu d'argent, ou plutôt, n'ont pas perdu leur argent, mais celui des autres. Ouf....j'ai eu peur !

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