éthique de l'interaction

L'éthique est la recherche du Bien. Cette aspiration au bien, et au beau si on en croit Platon, est enracinée en nous, dans les tréfonds de notre être sans que sa source soit identifiable. Elle est une visée, une direction fixée et un mouvement, sans qu'il ne soit possible de jamais l'atteindre. La définition même du Bien ne cesse de nous échapper, est ce le Beau, dans le sens de l'harmonie ? est le divin ? est la satisfaction ? est ce le bonheur ? ce dernier terme même pose un problème au moins aussi dense que celui de Bien. Le bonheur est il un état temporaire de satisfaction ? d'absence d'angoisse et d'anxiété ? est ce une vision du monde ? mais l'humain n'étant pas isolé ni épargné par la vie, qu'il ne peut contrôler, n'a pas en son pouvoir d'être tout le temps satisfait. Dans cette optique du Bien-Bonheur, ne pourraient être moraux que ceux qui ont la chance de ne pas être envoyés à la guerre, de ne pas subir la violence injuste, l'agression physique ou psychique. Le bien serait une sorte de loterie dont quelques nantis, bien nés, pourraient profiter. Soit, et pourquoi pas, l'idée peut être dérangeante, voir choquante, mais si tel est le monde, il faut l'accepter. Le principal problème n'est pas là au fond, mais dans l'impossibilité d'orienter sa vie. Car le Bien n'est rien d'autre que cette intention et cette recherche vitale. Le Bien permet de structurer, et donner sens et signification à ses propres actes et à notre façon d'être ensemble.
La question est classique : peut on être moral sur une île déserte ? l'éthique peut elle être solitaire ? non, c'est pourquoi, l'éthique doit être remise dans son contexte : celui de l'interaction entre humains et de la communication.