néo-stoïscisme 4 - la question des émotions

Ce qui me fascine dans les travaux de la psychologie contemporaine, que ce soit dans son versant thérapeutique, que celui des concepts, c'est le travail autour de l'émotion. Les bouquins de "pop-psy" sur le sujet fleurissent, y compris chez nous. Malgré notre attachement viscéral, idéologique aux concepts purs, et à tout l'appareil théorique de la psychanalyse, ils arrivent à trouver une place dans le rayons de librairie. Un peu d'empirisme ne peut totalement nuire.
La philosophie classique a relegué les émotions à des passions qui entravent la Raison, et l'intelligence. Il faudrait se débarasser de ses émotions pour arriver à la félicité, au bonheur de la Raison Pure. Sans être un spécialiste, ni un grand connaisseur du corpus théorique et littéraire de Freud, ni de Lacan (pour ne citer que les grands maitres qui savent-tout-comprennent-tout-et-ont-tout-compris et permettent à des gourous d'assoir leur personne et leur pouvoir) je n'y vois guère d'émotions. Il en est des pulsions, du corps, de l'inconscient structuré comme un langage...certes...du désir ? sans conteste. mais des émotions ? de la colère qui emporte tout ? de la tristesse qui bouleverse une vie ? non. trop simple peut être, pas assez conceptuel.

Mais ces émotions, qu'en faire ? faut il les nier ? Certainement pas, c'est le route assurée vers le trouble. Les émotions finissent toujours par revenir. Mettez les dehors par la porte, elles reviennent par la fenêtre ! il faut donc les reconnaître les accepter, même si elles nous font souffrir ? même si elles sont pénibles, et nous bloquent, nous font agir contre notre bien ? Là réside toute la difficulté, et là reste le travail principal à accomplir. les antiques peuvent nous y aider. Les relire ouvre des pistes, car qui mieux que les stoïciens et les épicuriens ont eu le souci du rapport aux émotions ?