Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Remarques et réflexions
16 septembre 2007

néo-stoïcisme - 2

Ma réflexion sur la question de l'approche stoïque et le cours de Michel Foucault sur le "souci de soi" ont suscité un commentaire. La question la plus importante est celle de l'opportunité, voire de la possibilité de dissocier philosophie et science. J'en suis intimement convaincu, même si la philosophie et la science ont été liées jusqu'au milieu du 20ème siècle. Le "connais toi toi-même" grec, qui est la quintessence de la démarche philosophique depuis Platon, n'est qu'une partie de la question philosophique, celle du savoir au détriment de l'action sur soi même, sur son désir propre, sur sa volonté ou l'action. Pour lui et pour d'autres comme Pierre Hadot, la question du "souci de soi", si centrale chez les antiques a été éclipsée par la question du savoir. Or cette question est du domaine de la science aujourd'hui et non pas de la philosophie. Vouloir la placer dans le domaine de la philosophie est un erreur car la philosophie ne pourra jamais rivaliser avec la science, car la philosophie ne peut pas valider empiriquement ses hypothèses au moyen d'expériences. En revanche, la science ne peut permettre à l'individu d'approfondir ses valeurs et leur accord avec le monde, ni explorer de manière satisfaisante l'épanouissement de l'être humain ou la nécessité du travail sur soi et des exercices spirituels.

La philosophie et la science peuvent se définir par rapport à leur objet d'étude et de ce point de vue être liées car le monde est un, et le scientifique comme le philosophes sont des êtres humains. Ce qui compte pour moi ici, n'est pas la démarche, qui est une symbolisation dans les deux cas. Cassirer avait raison dans sa description du processus de l'intellect. Les pages de la "philosophie des formes symboliques" qu'il consacre à la phénoménologie de l'esprit (au sens hégélien et non pas au sens de la phéno du 20ème siècle) sont remarquables et d'une extraordinaire fécondité. Mais voir la science comme l'aboutissement et le summum de la pensée et de son développement parce qu'expression parfaite de la rationalité objective me semble une erreur.  Cassirer, en bon philosophe du 20ème, néo-kantien, s'inscrit dans cette démarche qui veut rendre indissociable philosophie et sciences, parce que toutes deux partagent le souci d'universalité, de rationalité. Ce principe a priori mérite d'être discuté.

La philosophie et la science n'ont pas le même objectif. la philosophie doit répondre à la question : comment vivre ? et la science : comment décrire le fonctionnement du monde ? il s'agit de deux savoirs mais ils ne sont pas du même ordre. la première question me préoccupe davantage que la seconde. La science (comme me le faisait remarquer le commentaire lié) n'est ni morale, ni immorale. la philosophie a toute sa place dans ce type de question. mais poser cette question c'est justement marquer la différence entre science et philosophie, sans vouloir que l'une soit supérieure à l'autre. Elles répondent à des nécessités différentes. La querelle est stérile. Puisse t-elle cesser.

Le stoïcisme permet de poser la philosophie différemment de la science, comme visant à comprendre quel travail est en jeu lorsque nous agissons, et comment agir pour développer son être, comment s'épanouir ? à quelles conditions ? comment progresser vers plus de sagesse ? Car la philosophie a pour finalité la sagesse, pas la science. D'ailleurs, n'est ce pas là son étymologie ?

Publicité
Publicité
Commentaires
C
J'aimerais connaître votre réaction à mon audacieuse tentative de mieux définir le Savoir et la Connaissance dans mon article du même titre publié sur mon site à la page:<br /> <br /> http://www.medecine-holistique-fiable.info/bulletin.html#savoir
Répondre
Remarques et réflexions
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité