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Remarques et réflexions
22 octobre 2014

Le renforcement différentiel ou l'alternative à la punition

Une fois que la différence entre punition et renforcement est faite, l'étape suivante est généralement de bien comprendre le renforcement différentiel. Cette technique est la plus efficace pour changer un comportement. Les études nombreuses sur le sujet le montrent en particulier dans le cadre d'éducation d'enfants autistes ou présentant des problèmes sérieux de comportement. 

Le renforcement différentiel s'est montré une des meilleures, si ce n'est la meilleure technique pour éliminer ou atténuer un comportement problématique de manière non violente. Contrairement à l'extinction qui implique une action du type exclusion ou la suppression d'un renforceur ou une punition, le renforcement différentiel n'est pas intrusif ou coercitif. Il permet en particulier d'éviter les réactions violentes de refus, les pics d'agressivité qui peuvent être particulièrement difficiles à gérer comme tout parent le sait. Un enfant peut refuser la punition ou devenir agressif lorsque le parent lui refuse une satisfaction suite à un comportement problématique. Pour cette raison, avec un enfant qui peut avoir des réactions violentes, le renforcement différentiel est très largement préférable.

Le renforcement différentiel consiste 1) à renforcer un comportement différent de celui qui est problématique 2) à éviter autant que possible de renforcer le comportement problématique pour qu'il s'éteigne. En renforçant un comportement autre, le comportement problématique va s'éteindre sans qu'il soit nécessaire de l'attaquer de front. Il s'agit de l'éliminer ou l'affaiblir indirectement.

On fait la distinction entre plusieurs types de renforcements différentiels :

  1. DRI ou Differential Reinforcement of Incompatible behaviour - dans lequel l'idée est de renforcer un comportement qui est incompatible avec le comportement à éliminer. Ainsi, un enfant qui dessine ne peut simultanément se battre avec ses frères ou soeurs et/ou camarades de classe. Le DRI va donc simultanément renforcer positivement le comportement 'dessine ou joue seul' et éviter de renforcer le comportement d'aggressivité vis à vis de la fratrie ou l'entourage plus généralement. Le non renforcement se fait généralement au moyen de l'exclusion temporaire (time-out) ; autant que possible, ignorer le comportement plutôt que de punir pour qu'il diminue et simultanément, proposer le comportement incompatible et le renforcer et la bonne approche.
  2. DRA ou Differential Reinforcement of Alternative behaviour - dans lequel le comportement renforcé est simplement différent de celui problématique : par exemple, dire 'non merci je n'en veux pas' plutôt que de frapper ou d'envoyer des objets à la figure. Ici, le comportement n'est pas incompatible simplement différent.

La mise en oeuvre de ces techniques demandent énormément de patience, surtout pour ne pas renforcer le mauvais comportement, mais elles ont l'avantage énorme d'être très efficace pour changer un comportement sur le long terme et d'être respectueuses et non violentes.

Leur mise en oeuvre précise pour qu'elles soient vraiment efficaces est loin d'être simple. Cib ler le comportement à changer, trouver les comportements incompatibles ou alternatifs, les renforcer de la bonne manière et ne pas renforcer le comportement à éliminer demande pas mal d'expérience et parfois l'aide de psychologue professionnel(le).

Quoi qu'il en soit l'efficacité a été prouvée par les travaux universitaires et par l'expérience de parents d'enfants autistes. Tout parent devrait avoir des bases dans ces techniques pour les appliquer dans l'éducation des enfants et ainsi ne plus avoir recours à la violence ou les punitions corporelles et favoriser le développement de l'enfant.

 

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