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Remarques et réflexions
15 octobre 2014

Sortir du cadre thérapeutique

L'EMDR est une technique qui est utilisée en psycho thérapie avec beaucoup de succès dans les cas de trauma. Je l'ai utilisée avec un thérapeute et ai pu ainsi ne plus être obsédé par les souvenirs de ma soeur. Tous les épisodes qui m'avaient traumatisé sont désormais des souvenirs. Je n'ai pas oublié mais je ne suis plus pris par l'émotion du passé ni envahi par des épisodes du passé. 

Je tournais en rond au bout d'un moment avec le thérapeuthe. Il sortait de plus en plus du cadre thérapeutique en me donnant sa vision de la situation politique en France, avec des relents d'extrême droite qui me posaient de plus en plus de problèmes. La position du thérapeuthe est une position particulière et le cadre thérapeutique doit être respecté, sans quoi on ne sait plus où cela va. Il me parlait parfois durant des séances entières de ses projets, ses opinions sur tel ou tel sujet d'actualité. Je payais che r des séances, non pas pour l'écouter me donner ses conceptions, mais pour traiter mes angoisses chroniques qui subsistaient quoi qu'il arrive, mes crises de sueur la nuit qui me faisaient me réveiller dans un lit trempé. J'ai une bonne capacité d'écoute et d'empathie, je n'aime pas interrompre ni être directif aussi il trouvait avec moi une oreille dont il ressentait le besoin : ses envies de travailler à Londres, l'utilisation éventuelle des outils internet pour travailler avec des patients à l'autre bout de la FRance ou de la terre, ses succès et réussites sociales dans le monde des psychothérapeutes, ses commentaires politiques sur certains débats et ses doutes quant au nombre de juifs morts dans les camps nazis. 

J'avais, une première fois, fait part de mon désir d'arrêter. Son autoritarisme et ses tentatives de prise de contrôle, d'empris que je sentais confusément me mettaient de plus ne plus mal à l 'aise. Il insista et j'acceptais de continuer car il me semblait que cela m'était encore bénéfique. Nous tournions de plus en rond sans progrés dans mes problèmes d'anxiété. Il était manifestement autoritaire et entendait décider quand la thérapie s'arrêterait. Il défendait l'usage de la violence physique et des menaces pour obtenir un arrangement avec un confrère du cabinet où tous les deux travaillaient. J'étais de plus ne plus mal à l'aise. 

Je ne pouvais pas venir une semaine, je lui ai dit. Puis je me suis rendu compte que je ne voulais décidément pas y aller après plus d'un an. Les thérapeutes vous expliquent qu'il faut analyser ensemble les raisons et valider qu'il ne s'agit pas d'une projection du patient sur le thérapeute. Vu la façon dont il faisait fi du cadre thérapeutique je ne voyais pas la nécessité de le respecter moi même. Les séances ne m'apportaient plus rien depuis plusieurs semaines, voire mois. Je ne pouvais pas en parler car il avait toujours raison. Il était donc temps de partir. 

Je lui ai annoncé par mail. Il m'a répondu que ce n'était pas le protocole d'arrêt convenu initialement, "en avez vous  conscience ? De plus je trouve votre procédé très moyen." avait il écrit. 

J'étais furieux. J'avais payé de nombreuses séances pour qu'il me parle exclusivement de lui et ses états d'âmes et il venait me donner une leçon sur le protocole. S'il y avait bien une personne qui aurait dû respecter le protocole c'était bien lui, médecin psychiatre. Je ne lui ai pas répondu ainsi, cela n'aurait fait que relancer le débat et je ne serais pas parti du coup.

Je n'ai pas travaillé pour rien les techniques d'auto défense verbales. Je lui répondis donc "J'ai bien conscience que je ne suis pas le protocole et admets que ce que je fais est très moyen, mais je vous confirme ma décision d'interrompre la thérapie". 

Je n'ai pas regretté une seule fois cette interruption et n'ai jamais ressenti après l'envie ou le besoin de retourner le voir ni reprendre. 

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