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Remarques et réflexions
28 juin 2014

Relations difficiles

j'ai commencé le bouquin de Terri Apter "Difficult mothers"; Je suis tombé sur sa définition d'une mère difficile (qui peut être généralisée à beaucoup de relations) :

"La meilleure définition d'une mère difficile est d'être quelqu'un qui présente un dilemme à son enfant : 'soit tu développes des mécanismes de gestion psychologiques complexes et entravant pour maintenir la relation avec moi selon mes termes, ou tu devras souffrir le ridicule, la désapprobation ou le rejet'".

Je devais distraire ma mère, la divertir et m'aligner sur ses goûts et sa vision du monde. Ne pas le faire c'était me retrouver face un mur de froideur, de désapprobation ou de critiques parfois très brutales et aggressives. Je redoutais son agressivité et sa colère froide: j'avais trouvé une technique pour obtenir son approbation : je faisais très attention à lui faire valider mes goûts et mes choix. il était très risqué d'avoir des goûts propres ou aimer et avoir des opinions qui n'aillent pas dans son sens ou ne prolongent pas sa pensée. Ainsi j'ai longtemps fait de l'aquarelle et du dessin alors que je n'ai aucun don, aucun talent. J'ai toujours préféré la musique, mais ma mère faisait de l'aquarelle, a été et est toujours une passionnée de peinture et d'arts plastiques. Aussi je me devais de m'y intéresser si je voulais être en relation positive avec elle. J'avais le droit de faire de la musique, c'était bien à ses yeux.

Le danger d'explorer seul et d'avoir mes préférences et mes goûts non validés ni approuvés par ma mère, était celui de la froideur, de la critique et de ne plus avoir de relation avec elle. Je me retrouvais alors dans une solitude insupportable. J'ai encore cette réaction irrationelle et épidermique à la froideur, le silence non anticipé et à la solitude. Ce n'est pas conscient, ni rationnel; je sens juste un malaise qui se propage en moi. J'ai progressé et cela prend plus de temps à s'installer. De même, je le gère assez bien ; en avoir conscience permet au moins de ne pas se laisser totalement prendre. Il n'empêche. Au signal de la solitude ou de ce qui pourrait ressembler à un abandon, mon système nerveux se met en alerte et m'envoie des signaux d'alarmes que je ne contrôle pas.

J'ai beaucoup soutenu ma soeur, ai été présent pour soulager ma mère et trouver une place et un regard positif chez mes parents. Si je ne m'occupais pas d'elle, ne soutentait pas ma mère également, je sentais un rejet, une froideur qui était insupportable. j'avais trouvé le moyen d'être aimé et en relation. j'étouffais ma personne et j'attendais un contact, un lien ou un peu de chaleur qui venait mais aux conditions imposées par mes parents et surtout par ma mère. Je me souviens qu'à l'adolescence je me disais que la voie du bonheur était de gommer toute particularité et d'être transparent, celui qui ne donne pas prise.  J'étais très seul. Parfois cela remonte et c'est pénible.

Je peux avoir des peurs déclenchées par le simple fait que je ne sais pas si mon choix va être approuvé. L'angoisse monte, qui est un reste de la peur de la réaction de ma mère.

Ma mère n'est pas mauvaise ni méchante. Elle est seulement difficile.

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