Sur quoi repose le monde ?
D'après un mythe de la culture yiddish, le monde reposerait sur 36 justes (voir Gershom Sholem "La légende des 36 justes"). C'est la légende des lamed vovnike (de lamed vav en hébreu). Si l'en manquait un, le monde viendrait à disparaître. Personne ne sait qui ils sont, y compris eux mêmes. Ils font le bien de manière juste, sans rien attendre, par simple humanité. Ce sont des gens simples, anonymes. Dès que l'un d'eux meurt, un autre naît.
Cette légende vient de la lecture talmudique du verset d'Isaïe :
- 30.18
- Cependant l'Éternel désire vous faire grâce, Et il se lèvera pour vous faire miséricorde; Car l'Éternel est un Dieu juste: Heureux tous ceux qui espèrent en lui!
En hébreu classique, il n'y a pas de chiffres mais une valeur numérique pour chacune des lettres de l'alphabet. Lamed vaut 30 et vav (qui se prononce o en lettre finale dans de nombreux cas) vaut 6. Ainsi 36 est lamed-vav. Quel lien avec le verset ? Les rabbins du Talmud ont tordu le sens des versets pour en tirer de nouvelles significations. "lui" s'écrit lamed-vav en hébreu (lo). Il devient ainsi possible de lire la fin du verset d'Isaïe comme "Heureux ceux qui espèrent, (les) 36".