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Remarques et réflexions
13 avril 2014

Complexe d'Oedipe ou de Cronos

Rubens saturnIl n'y a pas de psychanalyse sans complexe d'Oedipe. C'est au coeur de l'oeuvre de Freud et de ses disciples. N'étant pas psychanalyste, je vous renvoie à l'article sur ce sujet de Wikipedia, sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Complexe_d%27%C5%92dipe.

Ce concept n'est démontré nulle part, Freud l'aurait 'découvert' au cours de son auto-analyse. C'est donc une croyance qui ne saurait être remise en cause sans remettre en cause tout l'édifice psychanalytique.

Le complexe d'Oedipe a un statut de dogme au sein de la psychanalyse. C'est de l'ordre du religieux, car rien, aucune expérience scientifique ou démonstration au sens moderne du terme, ne peut démontrer la véracité, ou l'existence du complexe d'Oedipe. C'est une construction intellectuelle, qui est utilisée pour expliquer des situations et états psychologiques par les psychanalystes, mais dont bon nombre de psychologues, psychiatres et thérapeuthes se passent très bien, sans que cela ne nuise en rien à leur travail ni son efficacité.

Je n'essaierai pas de démontrer la fausseté de l'Oedipe, pour reprendre l'expression des psychanalystes, mais plutôt le mettre en perspective car Freud et la psychanalyse auraient pu choisir une autre figure de la mythologie grecque.

Je veux parler du Titan Cronos ( à ne pas confondre avec Chronos), qui emascule et tue son père ou même partir de la relation entre les deux fils d'Oedipe et la rivalité meurtrière qu'il a instauré entre eux.

Fils d'Ouranos (le Ciel) et Gaïa (la Terre), Cronos appartient à la première génération des dieux ; il est le plus jeune des Titans, les douze enfants divins possédant une apparence normale. Tous les enfants d'Ouranos restaient emprisonnés par lui dans les entrailles de la Terre maternelle. Pour sa délivrance et la leur, Gaïa donna à Cronos, son plus jeune fils, une faucille en silex : la nuit venue, quand le Ciel descendit couvrir la Terre, Cronos s'en prit donc à son père qu'il émascula, prenant du même coup le pouvoir. Entamé dans le sang, le règne de Cronos se révéla bientôt aussi tyrannique que celui de son père. Ouranos avertit Cronos qu'il sera détrôné à son tour par son propre fils. 

Cronos épouse sa sœur Rhéa. N'oubliant pas la prophétie de ses parents, non seulement il enferma sous terre les Géants et les Cyclopes, mais il engloutit aussi ses propres enfants : Hestia, Déméter et Héra, puis Hadès et Poséidonau fur et à mesure que son épouse Rhéa les mettait au monde, ayant été averti par la prophétie de Gaïa qu'un jour, l'un d'entre eux le détrônerait. Lorsque arrive le sixième, Rhéa, sur le conseil de sa mère Gaïa, cache l'enfant en Crète et le remplace par une pierre que Cronos engloutit directement. Ce sixième enfant portant le nom de Zeus. Le temps venu, Zeus accomplit la prophétie en renversant son père : avec l'aide de ses frères, des Cyclopes et des Géants. Avec Gaïa, il s'arrange pour les faire recracher à son père. Cronos finit jeté dans le Tartare, où les cent bras des Hécatonchires les retiennent à jamais tandis que Zeus, Déméter, Hestia, Héra, Poséidon et Hadès gagnent les cimes du mont Olympe. Dans une autre version du mythe, Cronos fut exilé avec ses fidèles Titans dans l'île des Bienheureux, vers l'Occident.

Dans la tragédie d'Eschyle "Les Sept contre Thèbes", Oedipe, banni de Thèbes par ses deux fils Étéocle et Polynice, les avait maudits, et leur avait prédit qu'ils périraient par la main l'un de l'autre.

Polynice arrive avec une armée argienne pour reprendre le trône à son frère Étéocle. En effet, les deux frères s'étaient mis d'accord pour occuper à tour de rôle le trône, mais Étéocle, son tour fini, avait refusé de laisser sa place. Le messager explique que les ennemis se divisent en sept groupes, chacun étant dirigé par un grand chef et se préparant à prendre une porte de la ville. Chaque chef est décrit en détail par le messager ; Étéocle choisit un champion thébain pour faire face à chacun d'eux. Le dernier groupe est mené par Polynice, c'est pourquoi Étéocle décide de garder lui-même la septième porte et de faire face à son frère. Il connaît l'imprécation d'Œdipe et sait qu'il va mourir de la main de son frère et le tuer lui-même s'il va le combattre, mais décide tout de même de le faire, pour le bien de la cité. La cité est sauvée, mais les deux frères ennemis finissent par s'entretuer au cours d'un combat singulier.

Cette haine et violence d'un père ou d'une mère vis à vis de ses propres enfants existe dans la réalité, qu'elle soit animale ou humaine, de même que la violence vis à vis d'un parent

Pourquoi avoir tout centré tout le problème sur un soit disant désir de relation sexuelle avec le parent de sexe opposé et de meutre du parent de même sexe ? il y a là pour moi, la réintroduction du péché originel. Tous les problèmes viendraient de là. Pourquoi le problème ne serait il celui d'un père, ou d'une mère qui ne veut pas laisser une place à ses enfants. Car tout parent le sait bien, élever un enfant implique de lui faire une place ce qui n'est pas si simple. Certes c'est moins sexuel et partant peut être moins séduisant, mais qu'importe ?

Avoir choisi l'histoire d'Oedipe telle que racontée par Sophocle pour en faire le coeur et la base du psychisme humain, plutôt que la tragédie d'Eschyle ou le récit mythologique grec me semble totalement arbitraire. Et pour tout dire, inutile.

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