Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Remarques et réflexions
5 septembre 2011

Darwin, la marâtre et le trousseur de jupons

Dans son ouvrage "la descendance de l'homme", darwin développe l'idée que nos comportements peuvent s'expliquer par le souci de s'assurer une descendance. Les comportements qui maximisent les chances de survie, mais également d'accès aux ressources ont été sélectionnés au fil des générations. Il y aurait alors une forme de "lutte pour la vie", pour reprendre l'expression de Darwin lui même dans "l'origine des espėces", mais étendue à la progéniture.

Cette lutte pour la vie des descendants prendrait des formes différentes pour les hommes et les femmes. Sarah Blaffer Hrdy évoque cette question indirectement au travers d'analyses comparées des comportements des mâles et femelles des différentes espèces de grands singes, dont l'homme fait partie, dans son ouvrage "La femme qui n'évoluait jamais".

Cette approche est sans doute celle qui permet le mieux de saisir et donner sens au comportement des marâtres. Aprés tout, celle-ci ne cherche que à assurer à sa descendance, les meilleures chances de survie et de développement, voire d'épanouissement, fut ce au détriment manifeste des enfants de son conjoint, mais descendance d'une autre femme. L'homme, dans la mesure où il est indispensable aux descendants de la marâtre, doit être détourné des enfants de son ex-conjointe pour se consacrer à la descendance de la marâtre.

Certaines femmes, même si elles différencient entre leur descendance et celle des autres femmes qui vivent sous leur toit, ne cherchent malgré tout pas à accaparer leur conjoint sans partage pour ses autres enfants. D'autres sont prêtes à beaucoup de choses pour leur descendance, outrepassant certaines règles de respect indispensables pour le bon fonctionnement d'une tribu moderne.

Ne croyez pas que mon objectif soit de critiquer les femmes et montrer en exemple l'homme. Il ne s'agit pas de démontrer une quelconque supériorité de l'homme sur la femme ou vice versa. Car le comportement de l'homme qui fait des enfants à une femme pour s'en désintéresser peu de temps après, en trouver une autre, avoir d'autres enfants sans s'y intéresser beaucoup plus, s'explique tout autant par la théorie darwinienne.

Si une femme veut s'assurer une descendance, sachant qu'elle ne peut avoir beaucoup d'enfants au cours de sa période féconde, celle-ci a intérêt à maximiser les chances de son ou ses quelques enfants. Au contraire, un homme peut adopter la stratégie de la multiplication des enfants en partant du principe que sur le nombre, la chance est élevée que quelques uns s'en sortent. Ne pas rester avec une seule femme, augmente d'une certaine façon ses chances de garder une descendance. Il a en quelque sorte une stratégie de reproduction inverse et symétrique de celle de la femme. Cette stratégie n'est généralement pas consciente, tant chez l'homme que la femme.

Est ce mieux d'être un trousseur ou une marâtre ? Je ne sais pas. Il y a là deux formes d'égoisme et d'absence de générosité que je renvoie dos à dos. Elles ne sont pas indispensables, ni inévitables. Darwin a parlé des comportement moraux et de leur émergence comme trait de certains individus, progressivement sélectionnés parce que bénéfiques au groupe et donc à l'individu de manière indirecte (la logique étant : si je t'aide, il y a plus de chances que tu m'aides en retour).

Je ne crois pas au libre-arbitre ni au déterminisme biologique total, juste à une capacité, elle aussi fruit de l'évolution naturelle, de comprendre les lois qui sont les nôtres pour trouver des marges de manoeuvre, et viser le bonheur.

Comme quoi, Darwin avait raison.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Remarques et réflexions
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité