Punir sans violence ou Moins punir pour bien punir (2)

Supposons que votre enfant casse des objets volontairement, vous injurie et vous provoque ?
Que faire face à un comportement inadmissible et qu'il faut sanctionner ? Comment ne pas rester indifférent mais pas ne pas rentrer dans la violence physique (voir un de mes posts précédents sur l'inefficacité de la violence physique en éducation).

La première chose à faire est d'isoler, un peu comme un joueur de hockey est exclu du jeu pour quelques minutes pour avoir eu un comportement contraire aux règles. Il ne s'agit pas de justice, de vengeance, mais de supprimer un comportement. L'exclusion marche généralement bien, sauf quand il y a une opposition forte. Imaginons que l'enfant refuse d'aller dans sa chambre, commence à vous injurier, voire vous frapper.

La meilleure solution est de retirer un privilège, sur le champ sans hausser le ton ni s'énerver. L'idéal est d'avoir le sourire  de la joconde, mais ce n'est pas si simple et demande généralement un peu d'entraînement devant la glace (je ne plaisante pas). La punition peut être simplement pas de télé pendant une soirée, une matinée, ou un we. Je recommande aussi vivement de ne pas décider de la sanction à chaud mais d'avoir préparé et anticipé car sinon le risque est grand de se laisser emporter par la colère et d'aller trop loin ou pas assez (certains parents n'osent pas, de peur de la réaction de l'enfant).

Il faut que la punition suive immédiatement le comportement à sanctionner. Idéalement, elle devrait être simultanée au comportement à éliminer.

L'objectif n'est pas de faire souffrir l'enfant, mais de marquer clairement et fermement sa désapprobation et la faire comprendre à l'enfant. LA punition, pas de télé ou pas de téléphone portable pendant un court laps de temps, est bien suffisant. J'évite personnellement de priver de sortie au parc car un enfant a besoin de se dépenser, et cela permet de le socialiser ce qui est une bonne chose. La sanction doit être significative pour l'enfant mais dire des choses comme "tu n'auras plus de télé jusqu'à la fin de la semaine", si on est lundi n'est pas à conseiller.D'abord parce que les expériences menées sur le sujet par les chercheurs en psychologie ont montré que cela n'améliore pas l'efficacité de la punition. Ensuite, vous risquez de ne pas tenir et de finir par céder, ce qui rend votre propos et l'efficacité de la punition moindre. Enfin, vous risquez une réaction forte de l'enfant qui peut vous entraîner dans l'escalade avec tous les problèmes que cela pose à long terme, essentiellement de rendre l'enfant encore plus insoumis et défiant.

En tout état de cause, n'oubliez pas que l'enfant suit votre comportement et l'imite. Ce que vous expliquez et démontrez rationnellement a beaucoup moins d'importance. Si vous frappez, il va considérer que frapper est un comportement acceptable puisque vous l'adoptez. SI vous restez calmes mais fermes, l'enfant comprendra petit à petit que c'est le bon comportement à avoir pour régler un problème. Un enfant ne sait pas a priori quel comportement adopter et la meilleure information pour lui est votre propre comportement.

L'autre aspect à garder en tête est que c'est ce qui suit son comportement qui compte. SI vous êtes violents verbalement ou physiquement, il vous imitera et rentrera dans le rapport de force ou cèdera temporairement pour devenir de plus en plus ingérable les fois suivantes. Si vous cédez, il conclura qu'il suffit de cogner, ou hurler pour obtenir quelque chose. Si vous êtes faibles et cédez systématiquement, vous renforcez le mauvais comportement : cogner et hurler. Si vous frappez vous lui apprenez qu'en situation de force, il est valide de frapper, il va reproduire avec d'autres enfants plus faibles, ou des adultes qu'il sent en situation de faiblesse. Vous développez également le mauvais comportement.