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Remarques et réflexions
28 décembre 2008

manipulation behavioriste ou neutralité psychanalytique ? post 1

Le behaviorisme fait peur. Il ne respecterait pas la liberté de l'individu, et consisterait en une série de conditionnements permettant au manipulateur, tout puissant d'obtenir ce qu'il veut sans le consentement du sujet soumis aux techniques behavioristes. Nous serions tous des "chiens de Pavlov" répondant aux stimuli, "à l'insu de notre plein gré". La réalité est plus nuancée, mais le behaviorisme comporte indiscutablement une dimension manipulatrice. L'angélisme n'est pas de mise.il ne faut malgré tout pas se leurrer et penser qu'il existerait une situation sans manipulation. La seule que je connaisse est la non communication, c'est à dire la non présence. Est ce réaliste dans le monde ? non je ne le pense pas.

Quide de la neutralité du psychanalyste ? Elle est illusoire et totalement théorique, pour l'expérience que j'ai pu en avoir. Les chances d'aboutir à un progrès, une guérison est très très aléatoire, puisqu'aucune direction, piste ou indication n'est donnée au patient, qui peut tourner en rond, ne pas progresser, ou être sur une fausse piste extrêmement rapidement et facilement. J'ai fait une analyse, j'ai tourné en rond, jusqu'au jour où j'ai ouvert des bouquins inspirés de l'approche cognitivo-comportementaliste.

L'analyse, appuyée sur les lectures cognitivistes-comportementalistes m'a alors énormément apportée. Évidemment, je ne parlais pas de mes lectures à mon analyste, qui était à l'école lacanienne, et qui regardait de haut, avec un certain mépris les psychologues. Il se targuait de ne pas en être un sans que je comprenne vraiment en quoi c'était une tare. L'analyse devint alors productive car mon discours se développait autour d'un axe de reconstruction cognitiviste, et progressivement comportementaliste. Au début, j'ai beaucoup craché sur le behaviorisme ne le connaissant pas. J'y voyais une approche qui considérait les patients comme des chiens de Pavlov. C'était une erreur et un préjugé de ma part, je le reconnais humblement.

Mon analyse, à partir de ce moment, à consister pour moi à reprendre les étapes de la construction de mes cognitions pour identifier celles qui me posaient problème et les modifier, patiemment, lentement. Je n'ai pas fini le travail mais je ne désespère pas. Mon analyste est quelqu'un d'intelligent, éminemment brillant et humain, profondément humain, qui croit sincèrement en la supériorité de la psychanalyse. Il vient du monde de la philosophie, c'est à dire des idées, or c'est bien là le propre de la psychanalyse.

J'étais dans une réelle dépression masquée sans m'en rendre vraiment compte. J'ai pris des anti-dépresseurs à une époque, et ils furent très efficaces (à une prise de poids de 15 kg près). Je me voyais en prendre jusqu'à la fin de mes jours quand je suis tombé sur un bouquin de psychiatrie américain, à destination des psychiatres, intitulé : Treatment for chronic depression. Sa lecture fut un tournant. Il est un développement du cognitivisme, en intégrant les théories de Piaget sur le développement du psychisme. En un mot, la dépression serait dû dans certains cas à un problème de mise en place de certains schémas cognitifs, indispensasbles dans l'interaction. L'objet de la thérapie est alors d'aider le patient à construire ce qu'il n'a pas pu construire, ou mal construit dans son enfance. J'ai pu utiliser le travail analytique en le détournant de son esprit purement analytique, comme un lieu d'exploration de mes représentations problématiques. Cela a fonctionné asseez vite, puisque j'ai pu en quelques mois éliminer les anti-dépresseurs.

Je n'étais plus "en analyse", mais peu m'importait, je me sentais mieux. Aujourd'hui j'ai arrété l'analyse, car mon approche devenait de plus en plus orthogonale avec celle de mon analyste.  mais son intransigence lacanienne rendait la continuation impossible....

<à suivre>

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