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Remarques et réflexions
6 juin 2007

Google, Bush même combat ? un peu rapide comme conclusion...

Barbara Cassin dans son "Google moi" fait des raccourcis rapides et douteux. Dire que lorsqu'on lit la devise de Google et en particulier l'expression "our mission", "on ne peut pas ne pas entendre Bush, concluant magistralement chacun de ses discours de campagne d'un "and help me God!" sur un ton nouveau, approprié et pénétrant. on entend surtout la "guerre juste" d'après le 11 septembre, cette croisade du "good against evil"..."
et bien, au risque de décevoir madame Cassin, je n'entends pas cela, mais pas du tout dans la devise de Google. Je trouve l'association intéressante pour ce qu'elle révèle de la subjectivité de Madame Cassin, de là à en faire une vérité indiscutable et objective sur Google, il y a un pas qu'il me semble difficile de franchir.

Ce que j'aurais trouvé plus intéressant comme critique, c'est celle de croire que toute l'information est sur internet, et qu'organiser l'information comme le proclame Google, serait la même chose qu'organiser l'information disponible sur l'internet. Or cette hypothèse est simplement fausse. internet n'est pas tout.

Pareillement, le parallèle avec Klemperer me semble déplacé. Le mot organiser était certes connoté sous le nazisme mais dans ce cas, parler "d'organisation du vivant" est ce faire preuve de pensée totalitaire ? dans ce cas, la biologie et les sciences naturelles doivent changer leur vocabulaire de fond en comble. Invoquer le mot "système" comme moins dangereux et suspect de pensée totalitaire me semble particulièrement hasardeux. QUi a parlé des "systèmes totalitaires", du "système concentrationaire", les nazis et les staliniens ? il ne me semble pas. En revanche ce qui est intéressant, c'est cette idée d'une possibilité d'organiser le tout, et je partage sur ce point les analyses de Madame Cassin (p 92).


l'intérêt du livre "google-moi" réside bien dans l'exposition d'une incompréhension de la logique et la pensée sous-jacente à Google. Il est étonnant qu'elle ne cite (en tout cas, pas au stade du livre où je me suis pour l'instant arrêté) rien de tous les travaux sur "la théorie de l'information" de Shannon, les réflexions si passionantes sur l'auto-organisation de Bateson. Je ne peux que conseiller ce dialogue fictif de Bateson avec sa fille, publié dans "Vers une écologie de l'esprit", intitulé "Pourquoi les choses se mettent elles en désordre ?". Ce qui est fascinant dans la démarche Google c'est cette volonté, cette croyance qu'il est possible d'organiser les données et pages html disponibles sur le net pour en faire de l'information. Je suis simplement convaincu à la lecture de cet ouvrage "google moi" que les outils philosophiques classiques sont inadaptés pour penser la modernité. que les évolutions des pensées sur l'information, l'auto-organisation et le développement des systèmes, doit être reprise sous peine d'être en retard de 2 trains.

La seule question qui m'intéresse face à Google est "qu'est ce que l'information ?" or cette question n'est pas , à ma connaissance abordée par Barbara Cassin.

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